Le décret tertiaire impose aux bâtiments du secteur tertiaire des objectifs stricts de réduction énergétique à horizon 2030, 2040 et 2050, avec des méthodes précises de calcul. S’appuyant sur les récents arrêtés ministériels de 2024, il encadre également les déclarations annuelles via la plateforme OPERAT, indispensable pour garantir la conformité et éviter sanctions et amendes. Comprendre ses enjeux est essentiel pour anticiper et agir efficacement.
Juste après l’entrée en vigueur du décret en 2019, comprendre le décret tertiaire avec Citron permet d’identifier rapidement les principales obligations réglementaires pour les bâtiments tertiaires dès 1 000 m². Ce cadre concerne tant les propriétaires que les locataires de surfaces tertiaires et impose des objectifs ambitieux de réduction énergétique, à savoir 40% d’ici 2030, 50% pour 2040, et 60% à horizon 2050, calculés par rapport à une année de référence choisie mais postérieure à 2010, ou l’atteinte de seuils absolus définis chaque année par arrêtés ministériels.
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La déclaration annuelle des consommations d’énergie se fait obligatoirement sur la plateforme OPERAT de l’ADEME avant chaque 30 septembre ; pour 2025, les données déclarées concerneront l’année 2024. Elle couvre la globalité des sites dont la surface utile brute dépasse 1 000 m², qu’il s’agisse d’immeubles entiers ou de parties d’immeubles.
OPERAT traite, ajuste pour les variations climatiques, puis attribue une “note” écologique. Les obligations s’appliquent à tous types d’activités : bureaux, éducation, santé, logistique, réseaux de transport, commerces, etc., hors exemptions ciblées (lieux de culte, installations militaires, constructions provisoires). Le décret prévoit également des sanctions financières ainsi qu’un dispositif de “Name & Shame” pour les retardataires.
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Les responsabilités des propriétaires et des locataires s'articulent autour de la gestion énergétique de tout bâtiment tertiaire concerné par le décret. Les obligations réglementaires imposent une déclaration annuelle des consommations sur la plateforme Operat pour chaque entité fonctionnelle. Pour atteindre les objectifs de réduction énergétique fixés (40 % d’ici 2030, etc.), le propriétaire demeure responsable structurellement, tandis que les obligations pour les locataires portent essentiellement sur la bonne gestion des usages quotidiens et l’accès aux données nécessaires.
La répartition peut être précisée contractuellement : toute obligation pour les bailleurs relative à la rénovation énergétique des locaux ou la performance du bâti peut ainsi être distinguée de celles incombant aux locataires, comme l’ajustement des comportements et le suivi des consommations.
Les responsabilités des gestionnaires de site incluent l’organisation du recueil des données, l’analyse des consommations et la diffusion régulière des bilans énergétiques périodiques. Les obligations de transparence sont renforcées : il revient au gestionnaire de garantir la fiabilité des informations transmises et d’en informer tous les occupants. Ce pilotage nécessite la mise à jour des outils de suivi des consommations et un reporting conforme.
Les obligations pour les bailleurs modifient les contrats de location : partage des investissements liés à la rénovation, adaptation des échéances légales et nouvelles clauses sur la division des obligations réglementaires. Cette évolution permet de clarifier les responsabilités et d’anticiper d’éventuelles sanctions en cas de non-conformité.
La plateforme Operat constitue aujourd’hui le noyau digital pour les démarches administratives liées au décret tertiaire. Toute entité soumise doit s’inscrire sur cette interface, définir ses entités fonctionnelles (EFA), puis effectuer la déclaration annuelle des consommations avant le 30 septembre de chaque année.
Dès l’inscription, le guide d’utilisation Operat accompagne les utilisateurs pour :
Les valeurs saisies sont ajustées selon les variations climatiques de l’année déclarée, puis analysées via les outils de suivi des consommations. Ceux-ci intègrent des contrôles automatiques pour la vérification des données transmises – une obligation au regard des calendriers de mise en œuvre du décret tertiaire.
En 2025, plusieurs fonctionnalités récentes ont amélioré l’ergonomie des outils numériques :
Ainsi, la plateforme Operat simplifie la gestion réglementaire et accompagne chaque structure vers la conformité énergétique.
Les sanctions en cas de non-conformité au décret éco-énergie tertiaire débutent souvent par une mise en demeure formelle adressée par l’autorité administrative compétente. Si les obligations réglementaires ne sont pas respectées, des amendes peuvent s’appliquer : jusqu’à 15 000 € pour les personnes physiques et 75 000 € pour les personnes morales. Ce dispositif s’ajoute à la publicité des infractions, qui impacte directement la notoriété des propriétaires ou exploitants concernés.
Le contrôle et audit externe s’effectuent en plusieurs phases : vérification des données déclarées sur la plateforme Operat, examen du respect du calendrier de sanctions et analyse des bilans énergétiques périodiques. Des audits énergétiques obligatoires permettent de confirmer l’authenticité et l’exactitude des déclarations annuelles des consommations. Les démarches administratives incluent la production de documents justificatifs et le respect strict des échéances légales.
Le dispositif de publicité des infractions, ou « Name & Shame », consiste à publier la liste des entités non conformes. Cette méthode vise à renforcer la transparence et à protéger les enjeux environnementaux. Les conséquences réputationnelles sont accentuées : elles peuvent affecter la valeur immobilière et l’image RSE des entreprises, tout en augmentant la pression pour un retour rapide à la conformité réglementaire.
L'amélioration de la performance énergétique passe inévitablement par des audits énergétiques obligatoires. Ces derniers permettent d’analyser en détail les consommations, d’identifier chaque poste de consommation, puis de bâtir un plan d’action efficace. Selon le décret éco-énergie tertiaire, la définition des seuils annuels et la conduite de bilans énergétiques périodiques sont au cœur des démarches administratives attendues sur la plateforme Operat. Cette étape fondatrice guide la rénovation énergétique des locaux et facilite la priorisation des interventions techniques recommandées, réduisant les émissions de CO2 tout en générant des économies d'énergie.
La modernisation des installations techniques, dont le chauffage, la climatisation et l’éclairage, reste l’une des solutions pour la performance énergétique les plus impactantes. L'installation d’équipements haute efficacité répond aux critères de performance énergétique exigés. Les audits énergétiques obligatoires mettent souvent en avant ce levier névralgique, optimisant le suivi en temps réel par des outils de gestion connectés, permettant des bilans énergétiques périodiques fiables.
La rénovation énergétique des locaux inclut des travaux sur l’enveloppe du bâtiment : renforcer l’isolation, installer des protections solaires et envisager une rénovation globale si nécessaire. Ces interventions techniques recommandées améliorent l’efficacité thermique, réduisent l’impact sur les charges d’exploitation et soutiennent la conformité avec le décret éco-énergie tertiaire.
Subventions et aides financières jouent un rôle fondamental pour atteindre les objectifs de réduction énergétique fixés par le décret éco-énergie tertiaire. Plusieurs dispositifs sont accessibles : Certificats d’Économies d’Énergie (CEE), subventions territoriales et mesures fiscales incitatives. Ces aides financières facilitent le financement des audits énergétiques obligatoires, de la rénovation énergétique des locaux ou de l’intégration de nouvelles technologies de contrôle énergétique.
Un accompagnement et support adapté optimise la conformité réglementaire. Les entreprises bénéficient de guides officiels, notamment un guide pratique pour les entreprises publié par l’ADEME, détaillant chaque étape : déclaration annuelle des consommations sur la plateforme Operat, suivi en temps réel et modulation des objectifs en cas de contraintes techniques ou financières avérées. Un accompagnement technique personnalisé permet d’ajuster le plan d’action aux particularités architecturales, financières ou d’exploitation du bâtiment tertiaire concerné.
Mobiliser les subventions et aides financières est essentiel pour couvrir la rénovation énergétique et le recours à des outils de suivi des consommations. Les dispositifs CEE encouragent l’intégration des énergies renouvelables et d’équipements haute performance.
Solliciter un accompagnement technique personnalisé par des sociétés de services énergétiques ou des experts en audits énergétiques augmente les chances d’atteindre les valeurs cibles à atteindre. L’analyse des consommations, le pilotage des systèmes de gestion énergétique et les retours d’expérience sécurisent la trajectoire de conformité tout au long du calendrier de mise en œuvre.
L’application du décret éco-énergie tertiaire modifie en profondeur l’impact sur le secteur immobilier. Tous les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² sont soumis à des obligations réglementaires précises, rendant la conformité indispensable pour la pérennité des actifs. La valeur des biens dépend désormais directement de la capacité à démontrer la réduction des émissions de CO2 et des économies d’énergie effectives. Les bilans énergétiques périodiques, centralisés sur la plateforme Operat, deviennent incontournables pour justifier la conformité des bâtiments neufs ou rénovés et suit l’efficacité des interventions techniques recommandées. Cela influence aussi l’impact sur la gestion immobilière, car la gestion énergétique peut réduire les charges d'exploitation et améliorer l’attractivité locative.
L’intégration dans les politiques RSE devient une exigence pour nombre de sociétés. Les stratégies s’articulent autour des enjeux climatiques, du suivi en temps réel grâce aux outils de suivi des consommations, et de la réduction des émissions de CO2 par l’analyse et la définition des seuils annuels sur la plateforme Operat. Le décret favorise un alignement entre les ambitions de la transition énergétique, la conformité réglementaire et des outils digitaux permettant la mise en place de plan d’action sur mesure.
Les perspectives post-2030 dessinent une évolution attendue de la réglementation. Les objectifs à long terme imposent une veille réglementaire et une mise à jour continue des démarches administratives, impactant durablement tant l’immobilier que la gestion énergétique. Ces impératifs s’accompagnent d'une accélération des rénovations énergétiques et d’une généralisation des systèmes de gestion énergétique intégrés. L’enjeu pour les gestionnaires sera d’anticiper l’ensemble des contraintes réglementaires, tout en préservant l’intérêt économique des actifs.